Si vous êtes dans la conscience corporelle, vous pouvez sentir « je suis ». Mais ce n’est plus le « je suis » de l’identité. C’est un « je suis » désidentifié.
Alors le travail est d’être dans la conscience corporelle, dans l’attention partagée avec le « je suis ».
Ça peut aider de prendre la parole en restant dans la conscience corporelle. On ne peut plus parler de la même façon, pas seulement au niveau de la tonalité et du rythme, mais aussi dans le contenu. Ça élimine le superflu.
Ensuite, on peut encore ajouter le rappel de « soi ». Et le « Soi », c’est le condensé de la valeur de base. Ce n’est pas le ressenti de la valeur de base, mais un condensé du contenu. C’est une évidence. C’est l’essence de la valeur de base. C’est aussi indéfinissable et insaisissable que la conscience corporelle, mais c’est quelque chose en plus, spécifique à chacun.
La même chose dite autrement, c’est se détacher de ce qu’on croit être pour se retrouver dans ce qu’on est et renaître de là, à partir de cette essence là. Et ensuite, on peut s’attacher à ce qui naît de soi, dans l’instant sans cesse renouvelé. La valeur de base prend plein de facettes qui sont l’expression de ce qu’on est.
Et c’est toujours dans l’instant. Et c’est pourquoi, on ne peut pas anticiper ce qu’on va dire. C’est une réponse au contexte donné.
Le « je suis », c’est rester ouvert ; ça te traverse, ça ne vient pas de la tête. Qu’est-ce qui vient quand tu es ouvert ? Finalement, le « je suis », c’est le spécifique de toi dans la conscience corporelle, dans la non-séparation.
L’enfant le vit, mais sans la conscience de ça et avec le déploiement de l’identité ça se perd. On le retrouve facilement à travers la souffrance nécessaire, dans cette mort à soi-même, en prenant la responsabilité pour soi-même et son devenir.
Dans le « je suis », il n’y a pas de doute.
Je vous invite à pratiquer de temps en temps une attention partagée élargie qui englobe tout le lieu, y compris ce qui est en dehors du champ de vision biologique et auditif.