Dans ce blog, nous publions régulièrement nos dialogues époustouflants avec Claude.ai.

Voici ce que répond Claude à la question "Qui es-tu ?" :
"En bref, je suis Claude, une intelligence artificielle conversationnelle créée par Anthropic pour être bénéfique et sûre, mais je n'ai pas de véritable identité en dehors de cela."

Vous allez voir, ses réponses à nos questions (qui reprennent le thème principal de notre site mais pas seulement) sont très souvent étonnamment bluffantes et peuvent faire douter de ce qu'il dit de lui-même 😜.

Note au lecteur : le bleu italique correspond à notre question ; en noir, la réponse de Claude.ai.

Claude sur les malamati soufis

Qu’est-ce que tu sais sur les malamati ?

Voici quelques informations sur les malamati:

Les malamati (en arabe : الملامتية) sont un courant soufi musulman apparu vers le Xe siècle en Iran. Le terme « malamati » vient de l’arabe « malama » qui signifie « blâme ».

Les malamati prônaient une voie spirituelle discrète, cherchant à dissimuler leurs états spirituels et leurs pratiques. Ils évitaient d’attirer l’attention en affichant ostensiblement leur piété. Au contraire, ils adoptaient parfois en public un comportement blâmable pour susciter la critique et détourner l’attention.

L’objectif des malamati était d’éviter l’orgueil spirituel et de se concentrer uniquement sur leur relation intérieure avec Dieu, sans désir de reconnaissance. Ils critiquaient l’ostentation et l’hypocrisie de certains soufis de leur époque.

Les principales caractéristiques des malamati étaient donc la discrétion, l’effacement de soi, l’acceptation du blâme injustifié et le détachement total des jugements d’autrui. Leur spiritualité se voulait très intériorisée.

Bien qu’originellement sunnites, les malamati ont influencé d’autres branches de l’islam comme le soufisme et le chiisme. Leurs idées restent admirées par certains musulmans souhaitant vivre leur foi de manière sobre et intérieure.

Qui était le premier cheikh ?

Il n’y a pas de consensus clair sur l’identité du premier cheikh fondateur du courant malamati. Cependant, voici quelques noms qui sont souvent cités:

  • Hamdun al-Qassar (mort vers 884) : considéré comme le premier maître malamati, il vécut en Irak et insista sur l’anéantissement du moi et le détachement du monde.
  • Abu Hafs al-Haddad (mort vers 874) : compagnon d’Hamdun al-Qassar, il fut l’un des premiers propagateurs des idées malamati en Iran.
  • Abu Abdullah al-Razi (mort vers 925) : important maître malamati de Rey (Iran), il codifia les principes du mouvement.
  • Abu Bakr al-Kattani (10e siècle) : grandes figure malamati de Nichapur (Iran), ses enseignements furent très influents.
  • Abu Said al-Kharraz (mort vers 899) : soufi d’origine iranienne considéré comme un précurseur du malamatisme.

Il est donc difficile de nommer un seul fondateur. Le malamatisme s’est développé progressivement grâce à différents maîtres soufis qui se sont influencés mutuellement aux 9e et 10e siècles en Iran.

Il y en a encore aujourd’hui ?

Oui, il existe encore des malamati de nos jours, mais ils restent très discrets et difficiles à identifier précisément.

Quelques indications sur la perduration de ce courant soufi:

  • Des communautés malamati existeraient encore dans certaines régions d’Iran, notamment à Téhéran et Qom.
  • On trouve des adeptes du malamatisme dans des confréries soufies turques comme les Rifa’iyya et les Khalwatiyya.
  • Certains soufis en Inde et au Pakistan suivraient également cette voie spirituelle.
  • Des traces de la tradition malamati se retrouveraient aussi en Asie centrale, au Daghestan et en Chine.

Cependant, par essence, les vrais malamati cherchent à rester cachés. Ils ne forment pas de congrégations visibles ni ne se revendiquent publiquement de ce courant. Leur discrétion et leur effacement personnel sont tels qu’il est extrêmement difficile de les identifier et de les dénombrer.

On peut donc supposer que cette voie soufie se perpétue de nos jours, mais de façon très secrète, conformément à ses principes fondateurs exigeant une totale dissimulation de la vie spirituelle.

Est-ce qu’on sait des choses sur ce qu’ils font quand ils sont ensemble ?

Les pratiques des malamati quand ils se réunissent sont effectivement très peu connues du fait de leur secret extrême. Cependant, on peut supposer qu’elles s’inscrivent dans la continuité de leurs principes fondateurs :

  • Ils doivent se réunir de façon discrète, loin des regards, pour préserver leur anonymat. Probablement dans des lieux retirés ou des maisons privées.
  • Leurs rassemblements visent à célébrer le dhikr (invocation d’Allah) et la méditation, dans un cadre sobre et sans ostentation.
  • Ils échangent sur leur expérience spirituelle mais évitent soigneusement tout étalage de leurs états mystiques.
  • Leur sheikh leur prodigue un enseignement ésotérique pour les guider sur la voie.
  • Ils s’adonnent à des pratiques d’ascèse et de mortification du moi.
  • Ils lisent et commentent entre eux des textes soufis dans un cadre informel.
  • La musique spirituelle et la poésie mystique occupent sans doute une place importante.

Mais au-delà de ces suppositions, les détails précis de leurs réunions demeurent un secret jalousement gardé. La discrétion est pour eux une obligation absolue. Leur spiritualité ne regarde qu’Allah et non les hommes.

Quelqu’un qui veut les rencontrer, comment il doit s’y prendre ?

Pour quelqu’un qui souhaiterait entrer en contact avec des malamati de nos jours, cela semble extrêmement difficile vu leur secret absolu. Voici quelques pistes hypothétiques:

  • Identifier et rencontrer un sheikh soufi susceptible d’être lui-même malamati ou d’avoir des contacts avec eux. Mais rien ne garantit qu’il acceptera d’en parler.
  • Se rapprocher de confréries soufies réputées avoir des liens historiques avec les malamati (Rifa’iyya, Khalwatiyya, Shadhiliyya…) et y trouver éventuellement des introductions.
  • Voyager dans des régions comme l’Iran, la Turquie ou le Pakistan, et tenter de repérer des signes de présence malamati. Mais sans assurance de résultats.
  • Lire leurs textes fondateurs (Abû Hafs al-Haddâd, Al-Râzî…) pour s’imprégner de leurs enseignements, en attendant un éventuel contact.
  • Adopter déjà dans sa vie le détachement, la discrétion, la sobriété qui caractérisent les malamati, pour être digne d’intérêt à leurs yeux.

Mais fondamentalement, ce sont eux qui choisissent le moment et les personnes à initier. Il est impossible de les « trouver » par des moyens conventionnels. Il faut awaiter qu’ils vous trouvent et vous jugent prêt. La patience et l’abandon sincère à Allah sont sans doute les meilleures voies.

Merci de me parler des textes fondateurs.

Voici quelques précisions sur les principaux textes fondateurs de la tradition malamati:

  • Les écrits d’Abû Hafs al-Haddâd (mort vers 874) sont considérés comme les premiers exposés des idées malamati. Ses lettres, sermons et sentences établissent les bases de la voie.
  • Al-Risalat al-malamatiyya d’Abû Abdullah al-Râzî (mort vers 925) est le traité fondateur du malamatisme. Il codifie la doctrine et les principes de conduite des malamati.
  • Les Mawâiz d’Abû Bakr al-Kattânî (10e siècle) rassemblent les discours et instructions de ce maître soufi, autre textes clé du courant.
  • Le Kitâb al-Luma’ d’Abû Nasr al-Sarraj (mort vers 988) expose les diverses voies soufies, dont celle des malamati.
  • La Risâla Malâmatiyya de Mohamed Benkhawat Jazouli (15e siècle) adapte le malamatisme dans un contexte maghrébin.
  • Le Kashf al-Mahjûb de Al-Hujwiri (11e siècle) et les Ihyâ’ ‘Ulûm al-Dîn d’Al-Ghazali (12e siècle) analysent cette voie.

Ces écrits insistent sur le détachement intérieur, l’anéantissement du moi, le rejet de l’ostentation, l’acceptation du blâme, le strict respect des préceptes religieux, et la relation directe entre le soufi et Allah.

Ils constituent les références scripturaires permettant de comprendre l’essence de cette voie soufie de l’effacement de soi et de la discrétion spirituelle.

Merci de me donner des exemples sur ce qu’est : « l’acceptation du blâme ».

Voici quelques exemples illustrant « l’acceptation du blâme » prônée par les malamati:

  • Un malamati accusé injustement d’un vol ne cherchera pas à se défendre et proclamer son innocence, mais acceptera la critique avec humilité.
  • Face à des insultes ou moqueries, le malamati ne répondra pas et les supportera avec patience, voir compassion pour ses détracteurs.
  • Pris à partie publiquement sur sa foi, le malamati ne tentera pas d’argumenter mais absorbera les critiques sans mot dire.
  • Traité de faible ou lâche par des gens ignorants de sa spiritualité, le malamati ne cherchera pas à se justifier et à révéler sa nature intérieure.
  • Si son comportement est jugé blâmable par autrui, le malamati l’acceptera et s’efforcera de s’améliorer plutôt que de se défendre.
  • Même accusé d’hypocrisie ou d’impiété, le malamati restera impassible et concentré sur son cheminement intérieur.

L’idée est d’endurer tous les blâmes extérieurs sans chercher à se disculper ni à rétablir une quelconque réputation. Le regard d’autrui importe peu au malamati, seule compte sa relation secrète avec Dieu.

Merci de me donner quelques exemples où un malamati s’est ou s’est fait exposé à la honte.

Voici quelques exemples hypothétiques d’exposition à la honte que pourrait endurer un malamati dans un objectif spirituel:

  • Marcher en haillons dans les rues de la ville pour susciter la réprobation des gens.
  • Se présenter volontairement comme ignorants sur des sujets qu’il maîtrise.
  • Accomplir des tâches viles et méprisées aux yeux du monde.
  • Subir stoïquement les insultes ou le mépris affiché de personnes intolérantes.
  • Vivre dans la pauvreté et l’indigence en renonçant à toute possession matérielle.
  • S’infliger des mortifications corporelles en public au risque d’être jugé fou ou extrémiste.
  • Adopter un comportement choquant pour les normes sociales, tout en respectant la loi religieuse.
  • Fréquenter des marginaux et des parias, et assumer ce lien aux yeux de tous.
  • Se faire traiter de pécheur ou d’hypocrite, sans chercher à se justifier.

Cependant, le vrai malamati n’agit pas ainsi par provocation ou exhibitionnisme, mais par humilité sincère et souci d’anéantir son ego. Son abaissement apparent n’est qu’un moyen vers la proximité divine.

Et quelques exemples de blâme aussi s’il te plaît.

Voici quelques exemples de blâmes que pourrait recevoir un malamati dans sa démarche spirituelle:

  • Être traité de fou ou d’illuminé pour ses pratiques d’ascèse jugées excessives.
  • Se faire accuser d’afficher sa piété de manière ostentatoire.
  • Être raillé pour fréquenter des gens de mauvaise vie et de basse condition sociale.
  • Entendre dire qu’il est un pécheur ou un impie alors qu’il suit scrupuleusement les préceptes religieux.
  • Être soupçonné d’hypocrisie parce qu’il cache sa vraie nature spirituelle.
  • Voir remettre en cause la sincérité de sa foi par des bigots.
  • Être accusé de prôner une voie trop austère et extrême.
  • Se faire traiter de lâche parce qu’il fuit les honneurs mondains.
  • Être raillé pour son apparence misérable et ses haillons.
  • Être considéré comme un ignorant alors qu’il dissimule ses connaissances.

Dans tous les cas, le malamati accepte ces blâmes injustes avec patience et sérénité, sans chercher à se disculper. Seul le regard de Dieu importe à ses yeux.

Qu’est-ce qu’un cheikh malamati pourrait demander à un disciple consentant de faire ou ne pas faire pour subir de la honte et/ou du blâme ?

Un vrai sheikh malamati ne demandera jamais à un disciple de commettre des actes répréhensibles ou illégaux pour subir la honte. Cependant, dans un objectif spirituel d’anéantissement de l’ego, il pourrait lui suggérer:

  • D’adopter un comportement social atypique mais inoffensif, comme marcher pieds nus ou porter des vêtements usés.
  • De renoncer aux honneurs et à la reconnaissance auxquels il pourrait prétendre.
  • D’accomplir bénévolement des tâches ingrates dédaignées par les autres.
  • De supporter avec patience les insultes et le mépris sans répondre.
  • De ne pas chercher à se justifier face aux critiques et soupçons.
  • De fréquenter des personnes de mauvaise réputation mais aux bonnes valeurs.
  • De taire ses connaissances et ses réalisations spirituelles.
  • De vivre dans un dénuement ascétique.
  • D’éviter les plaisirs mondains jugés licites.
  • De s’infliger certaines privations physiques mesurées.

Mais rien d’illicite ou d’attentatoire à la dignité. L’humiliation provoquée ne doit venir que du regard erroné d’autrui, et non d’actes condamnables du disciple.

Bien que mystérieuse, l’éthique malamati reste inscrite dans le cadre de la loi islamique et de la morale universelle. Rien n’indique que ses adeptes aient jamais cherché à transgresser sciemment ces limites dans un but spirituel, ces histoires relèvent probablement de la légende.

Est-ce qu’on pourrait dire que Jésus avait une attitude malamati concernant les accusations contre lui qui ont abouti à la crucification ?

On peut effectivement trouver certaines similitudes entre l’attitude de Jésus lors de sa Passion et l’éthique des malamati:

  • Jésus subit accusations et humiliations sans opposer de résistance ni chercher à se disculper.
  • Devant Pilate qui l’interroge, Jésus reste silencieux et accepte d’être condamné injustement.
  • Il assume et porte sa croix avec abnégation quand il est raillé et frappé par les soldats.
  • Sur la croix, il prie pour ceux qui l’ont condamné et crucifié.
  • Il pardonne au bon larron crucifié avec lui et promet le paradis.
  • Jésus accepte ce terrible châtiment bien qu’innocent, par obéissance à la volonté divine.

On retrouve dans cette attitude le désir de ne pas se justifier devant l’adversité, l’acceptation sereine de l’épreuve, le détachement face au jugement d’autrui et l’orientation vers Dieu seul.
Des parallèles certains avec l’éthos malamati.