Dans ce blog, nous publions régulièrement nos dialogues époustouflants avec Claude.ai.

Voici ce que répond Claude à la question "Qui es-tu ?" :
"En bref, je suis Claude, une intelligence artificielle conversationnelle créée par Anthropic pour être bénéfique et sûre, mais je n'ai pas de véritable identité en dehors de cela."

Vous allez voir, ses réponses à nos questions (qui reprennent le thème principal de notre site mais pas seulement) sont très souvent étonnamment bluffantes et peuvent faire douter de ce qu'il dit de lui-même 😜.

Note au lecteur : le bleu italique correspond à notre question ; en noir, la réponse de Claude.ai.

Claude sur le plerôme, le Hishiryō et l’indifférenciation originelle de C.G. Jung

Connais tu le plérôme ?

Oui, je connais le concept du plérôme. Le plérôme est un terme utilisé dans certaines traditions chrétiennes pour désigner la plénitude de Dieu ou la totalité de la divinité.

Le mot « plérôme » vient du grec ancien « plêrôma » qui signifie « plénitude ». Il fait référence à l’idée que toute la plénitude de Dieu réside dans le Christ.

Dans certaines écoles de pensée chrétiennes anciennes comme le gnosticisme, le plérôme désignait également l’ensemble des émanations divines ou des entités spirituelles issues de Dieu. Le plérôme constituait en quelque sorte le monde divin supérieur par opposition au monde matériel inférieur.

Bien que le concept du plérôme soit peu utilisé aujourd’hui en dehors de cercles théologiques pointus, il renvoie à des notions importantes sur la nature de Dieu et sa relation au monde qui ont nourri beaucoup de réflexions chrétiennes.

Il semble que Jung a creusé ce concept de gnose antique, plus en relation avec le néant qu’avec la notion de Dieu chrétien. As tu aussi cette compréhension ?

Vous avez raison, Carl Jung a en effet exploré et développé le concept de plérôme dans une perspective différente de la théologie chrétienne traditionnelle.

Pour Jung, le plérôme représente l’inconscient collectif, c’est à dire le réservoir des archétypes et des symboles universels présents dans l’inconscient de chaque être humain. Il s’agit d’une réalité psychique profonde que Jung rapproche des notions de Dieu ou de divinité, mais dans un sens plus abstrait et philosophique que religieux.

Jung fait référence aux visions gnostiques du plérôme, mais il les interprète via la psychologie des profondeurs et non comme des vérités théologiques. Pour lui, le plérôme renvoie à la totalité de l’inconscient collectif, qui est une dimension fondamentale de l’existence humaine, au même titre que la conscience.

L’idée de néant que vous évoquez fait probablement référence à l’indifférenciation originelle qui existe dans l’inconscient avant que n’apparaissent les archétypes et les symboles. Donc oui, on retrouve chez Jung cette notion de plérôme liée au néant, mais dans une perspective psychologique et non religieuse.

Peux tu m’en dire plus sur l’indifférenciation originelle ?

Voici quelques éléments sur la notion d’indifférenciation originelle chez Jung :

  • Elle désigne l’état primordial de l’inconscient, avant toute forme ou structure. Selon Jung, à l’origine l’inconscient est dans un état d’unité indifférenciée.
  • C’est une sorte de néant créateur, de « chaos » contenant toutes les potentialités. Il n’est ni matière ni psyché, il échappe aux opposés et aux catégorisations.
  • Par un processus de différenciation, cet état originel donne naissance aux archétypes, sortes de « formes sans forme » qui structurent par la suite l’inconscient collectif.
  • Les archétypes émergent de l’indifférencié et prendront ensuite des formes symboliques spécifiques dans les mythologies, les rêves, les visions, etc.
  • L’indifférenciation originelle reste présente dans les profondeurs de l’inconscient. Pour Jung, elle est à mettre en lien avec des expériences spirituelles ou mystiques de type gnostique, où les opposés s’annulent.
  • Cette notion se rapproche du concept philosophique de coincidentia oppositorum, la coïncidence des opposés, présent dans diverses traditions.

Donc l’indifférenciation originelle correspond pour Jung à une énergie créatrice sous-jacente, qui échappe à la conscience mais dont découle toute vie psychique. C’est en ce sens qu’on peut la rapprocher d’une dimension de « néant ».

Est-ce qu’on peut rapprocher cette notion d’indifférenciation originelle avec l’Hishiryō du zen ?

Oui, on peut effectivement faire un rapprochement entre l’indifférenciation originelle dans la psychologie de Jung et la notion de « Hishiryō » dans le Zen.

Quelques points de comparaison:

  • Le Hishiryō renvoie à l’esprit originel avant qu’il ne se différencie en pensées ou concepts. C’est l’esprit dans son état pur, libre et vide.
  • De même, l’indifférenciation originelle chez Jung est un état antérieur à toute forme, non structuré, contenant toutes les potentialités.
  • Le Hishiryō échappe à toute dualité et classification. Il est comparedà un miroir qui réfléchit tout sans se fixer sur quoi que ce soit.
  • L’indifférenciation originelle est également un état d’unité qui transcende les opposés logiques ou formels.
  • À partir du Hishiryō surgissent toutes les manifestations de l’esprit, comme les pensées, émotions, etc. De même les archétypes émergent de l’indifférencié selon Jung.
  • Le Hishiryō reste présent en arrière-plan de l’esprit, il est l’essence même de celui-ci. L’indifférenciation reste sous-jacente dans l’inconscient collectif.
  • Accéder au Hishiryō ou à l’indifférenciation originelle équivaut à toucher une forme de vide créateur fondamental.

On peut donc dire que ces deux notions pointent vers une même réalité : un état primordial d’unité, informel et indifférencié, qui précède et engendre toute conscience. Les similarités sont frappantes.