Note au lecteur : le bleu italique correspond à l'instructeur ; en noir, les autres intervenants.

Ces pensées bonnes pour la poubelle…

Quelles pensées nécessitent d’être immédiatement mises à la poubelle (ou écartées) lorsqu’elles surgissent ?

À mettre à la poubelle : toutes les étiquettes qui sont censées « définir » une personne, qu’elles soient négatives ou positives. Je les remplace par un regard ouvert et bienveillant. Toutes les pensées comme : « c’est trop beau pour être vrai », l’accablement, la dévalorisation… Les généralisations négatives et fatalistes sur le monde, que je remplace par un discernement sur des éléments précis.

Ce qui nécessite d’être écarté immédiatement : toutes les pensées négatives qu’elles soient dévalorisantes ou jugeantes, pour moi ou pour l’autre. Et aussi les pensées apparemment positives mais qui ne sont que des chimères, par exemple l’espoir que la situation soit différente de ce qu’elle est. Les pensées qui renvoient au passé et au futur sont aussi à mettre à la poubelle (sauf si elles sont par exemple nécessaires pour une organisation fonctionnelle). En bref toutes les pensées qui ne viennent pas du cœur ! J’ai testé différentes manières de me libérer de ces pensées, pas forcément efficaces ; et maintenant je les écarte d’un revers de main comme s’il s’agissait d’une mouche insistante : elles reviennent beaucoup moins, et quelquefois plus du tout. A écarter de toute urgence, tout ce qui nourrit et donne du pouvoir à l’égo : toute pensée négative, la peur, le doute, le jugement, l’a priori, la colère, la vengeance, la référence au passé, le chantage affectif, les jeux psychologiques, les jeux de pouvoir, la prétention, le « je sais tout », les « j’aurais dû », la culpabilité…. tout ce qui détourne du cœur et me coupe de moi m’aime, de l’amour inconditionnel.

La question m’habite depuis quelques jours. En laissant surgir une réponse à partir du cœur, il m’est apparu clairement que ce qu’il faut, c’est « filtrer » avec le cœur. Autrement dit, chaque fois qu’une pensée un peu automatique arrive (et qui ne fait pas partie d’un processus intellectuel utile comme planifier une tache), vérifier si ça vient du cœur, et sinon, la laisser passer comme un nuage ou la mettre à la poubelle. En fait, ça se dissout tout seul dès que c’est reconnu ou parfois, ça prend simplement une tournure différente. Et je reconnais que je suis très loin d’appliquer ceci à chaque fois, mais la question m’aide à ancrer cette approche et à prendre une décision existentielle de faire systématiquement ce filtrage par le cœur.

Selon mon expérience toute pensée limitante, c’est à dire qui amène du doute avec une émotion doit être écartée au plus tôt (à ne pas confondre avec le doute « factuel », issu de la bonne utilisation du mental contrôlé par le cœur). Dans le cas contraire cette émotion, qualifiée de négative, se propage dans le corps et vient renforcer la pensée limitante. Je pourrais aussi dire qu’une pensée limitante est une pensée issue de mécanisme identitaire destinée à produire une souffrance inutile dans le but d’éviter une souffrance utile.

Quand j’observe une pensée toxique, je la rejette immédiatement. Parfois, je dois littéralement dire « stop ! ». Cela ne fonctionne pas toujours, mais de plus en plus souvent. Les pensées toxiques sont celles qui me font « coller » au passé, par exemple, et m’empêchent de m’ouvrir à la surprise de l’instant présent. C’est particulièrement le cas des souvenirs négatifs, mais aussi de ceux qui créent une certaine attente.

La première chose qui m’est venue à la lecture de cette question c’est le doute. Il y a quelques années, pourtant, le doute était un compagnon et même un outil essentiel pour remettre en cause certains de mes comportements et, grâce à lui, débusquer certains de mes mécanismes identitaires, dévoiler un intérêt secondaire secrètement égoïste, mettre à jour une prétention forcément arrogante… Aujourd’hui, il est clair pour moi que le doute restreint froidement le champ des possibles. Il tue dans l’œuf certains futurs porteurs de surprises, d’étonnement, de mystère, d’inconnu, d’innovation, de créativité… Il tue aussi la possibilité de remettre en question des schémas mentaux rigides. En excluant l’inattendu il verrouille ma perception du monde, appauvrit ma participation au flux du vivant. Il me referme là où il me faudrait être ouverture et accueil. Le doute me maintient dans le confort du connu et me prive de m’exposer au mystère, à la perte de repère, à ce qui est plus grand que moi, à l’inenvisageable. Ce faisant il m’empêche de prendre le moindre risque intérieur, de m’exposer, de me tromper, de se remettre radicalement en question, de toucher profondément la souffrance nécessaire… et d’exhumer certaines racines profondes nourrissant la chimère que je pense être. La seconde chose, dans mon cas, qu’il est essentiel de dénoncer et écarter immédiatement : tout ce qui participe de la procrastination. C’est un véritable poison. Son effet premier anesthésiant, conduit à une soumission presque agréable à l’autorité déviante de l’identité. C’est une perte de liberté consentie, un déni de soi-même, de la vie qui m’anime et appelle à participer à son déploiement. Et à laquelle j’oppose une inertie inexcusable. C’est lâchement miser sur un futur hypothétique, toujours fuyant, joli prétexte à ne pas prendre sa responsabilité. L’autre cadeau empoisonné que j’écarte dès son apparition : le cinéma intérieur que je me projette. Les histoires que je me raconte et où je rejoue un événement ou le continue de façon totalement fictive. Et où j’adopte un rôle forcement valorisant, empreint d’une émotion forte comme la colère, la revanche, une fausse compassion,… c’est une auto-hypnose qui laisse ensuite des traces émotionnelles impropres pouvant m’accompagner une fois de retour dans la réalité ! Dès que je réalise cette errance intérieure, je coupe court à la projection et retourne dans mon corps, avec les sensations internes et la perception de mon environnement immédiat.

Tout d’abord ce qui me semble être utile de rappeler, c’est de traiter le fonctionnel, l’argent inclus, sans émotions, de manière détachée. Ceci étant dit, à mon avis il faut mettre à la poubelle toutes les pensées qui nous alourdissent, qui sont liées avec une charge émotionnelle (même potentielle) : penser à une maladie qu’on a ou qu’on avait (mais faire le nécessaire pour y remédier), penser aux douleurs de tous genres (physiques, émotionnelles), penser aux fardeaux présents, passés ou futurs, penser aux événements désagréables du passé ou du présent, penser aux conséquences catastrophiques d’un hypothétique événement futur (à ne pas confondre avec la prise en considération des imprévus ou obstacles dans l’anticipation fonctionnelle), ruminer, penser aux événements où on s’est fait avoir, pensées liées à l’injustice pensées liées à une peur. pensées noires/négatives/maléfiques (se venger etc.), L’essentiel c’est de rejeter/écarter tout ça au moment même où ça survient (vigilance). Sinon, ces pensées peuvent devenir un véritable tsunami, et le faux nous envahit. Et le faux par nature tente tout pour nous convaincre qu’il est vrai…