Note au lecteur : le bleu italique correspond à l'instructeur ; en noir, les autres intervenants.

Considération externe, suite

La considération externe pour moi, c’est mettre l’autre au même niveau que moi-même. Ce qui rejoint le thème de « tout est également important ». En plus, c’est le faire sans considération interne, c’est-à-dire sans lecture de pensée, sans jugement ou préjugé, et surtout sans le « qu’est-ce qu’il va penser de moi si je fais ceci ou si je ne fais pas cela? »

La considération externe résulte d’une forme de neutralité intérieure qui permet d’accueillir et de « traiter » toutes les circonstances et tous les événements de la vie de façon égale intérieurement, sans interprétation. A l’inverse, je vois la considération interne comme le résultat de nos croyances, jugements, émotions, habitudes, avec toujours un « arrière-goût » d’intérêt personnel.

En considération externe, je considère mon environnement sans considérer mon intérêt personnel. Ceci va avec le fait que je considère les personnes, ce qu’elles font et les effets de mes actes sur elles, mais aussi les choses et l’effet de mes actes sur elles je prends en compte les informations, je considère le lieu et j’agis en conséquence. Donc considération externe = absence d’intérêt personnel + P. A. C. I. L. Bien sûr je fais moi-même partie des personnes, je ne suis pas absent du contexte, mais partie prenante. La considération externe c’est avoir les yeux, les oreilles, les sens, ouverts sur le monde du maintenant, et vivre pleinement dans ce monde. Ceci fait partie de cet état naturel de la présence, qui n’a pas vraiment conscience de « la considération externe » mais qui a conscience de la conscience. Faire un « stop » (dont la puissance est à moduler en fonction de la gravité de la situation 🙂 ) et « ouvrir » les yeux est un moyen que je connais de rentrer en considération externe consciemment. Hmmm, je m’aperçois que je suis passé un peu vite sur « considération externe = absence d’intérêt personnel + P. A. C. I. L. ». Il y a là-dedans un sous-entendu mal placé. Dans la considération externe il y a le fait d’agir « pour » l’autre (sans pour autant se mettre au service de l’intérêt personnel de l’autre), et surtout « gratuitement » du point de vue de soi-même (sans intérêt personnel). Donc ça ne suffit pas de dire « absence d’intérêt personnel », il y a aussi « action pour l’autre ». Bien sûr ranger les choses pour qu’elles soient facilement retrouvables, faire ce qu’il y a à faire, mais aussi les attentions simples qui « font du bien », et sont l’expression de notre valeur humaine. En fait il y a aussi le fait d’aller un peu plus loin que ce qu’on croyait pouvoir faire pour l’autre (attention au piège cependant), c’est une sorte d’abnégation. (Abnégation : sacrifice de son intérêt, renoncement.)

Il y a aussi cette dynamique d’impeccabilité : ne pas bâcler l’action ou la réalisation. Mais sans perfectionnisme aucun (généré semble-t-il – pour moi en tout cas – par la considération interne, le désir de reconnaissance), mais plutôt en respectant l’écologie interne : savoir s’arrêter si le corps le demande, avant que la tension s’installe. Rester dans cette action détendue et néanmoins ferme.
Dans ces moments le mental semble en partie s’effacer : on se retrouve dans l’action vécue et moins dans l’automatisme, même si dans mon cas les assauts répétés du dialogue interne sous diverses formes (jugements, discours, commentaires,…) se multiplient et essayent de se réapproprier l’instant ou l’acte (et ainsi le détourner ou le salir). La considération externe, me semble-t-il est une facette de la valeur de base : se mettre au service de la vie, pas simplement de la personne qui en bénéficiera, mais participer naturellement à cet élan. C’est nager dans le sens du courant et même participer ainsi au courant. Parfois, dans son expression (je pense à certaines situations au boulot où je dois jouer à la hotline informatique avec des personnes qui maîtrisent mal l’outil), je peux « secouer » le bénéficiaire tout en restant respectueux (ni moqueur, ni méprisant) mais en oubliant dans certaines situations d’être gentil… pour finalement satisfaire la personne. Je constate souvent que je manque de considération externe avec mes filles, qui ne perdent quasiment pas une occasion pour me faire mordre à pleines dents dans un bon bout de souffrance nécessaire… j’ai bien du mal à me libérer du « rôle » de père, de cette foutue identification qui exige de l’autre à la fois du respect, de l’écoute et de la… considération !

Si on pouvait entrer dans les gens et regarder à travers leurs yeux, que verrions-nous ? Que ressentirions-nous ? De quoi auraient-ils besoin ? Nous verrions le monde tel qu’ils le voient. Nous nous verrions comme ils se voient. Nous pourrions ensuite leur répondre à partir de cette compréhension. Nous verrions toute la personne et pourrions répondre à l’ensemble plutôt qu’à un vague et partiel fragment. Ceci est mon point de vue actuel de l’idéal de la considération externe. Il n’y a absolument rien en elle pour la personnalité. C’est le mouvement de l’amour désintéressé.

Pour moi, la considération externe est remplie de sincérité, d’humilité, de pardon, aussi d’indulgence et de présence. Je ne peux pas dire que je la pratique activement, ça vient le plus souvent tout seul, en arrière-plan, comme un logiciel d’ordinateur caché qui espionne l’ordinateur. 🙂 Cependant, j’ai observé que dans quelques cas, quand je suis face à des gens que je ne trouve pas raisonnables ou bien avec lesquels j’ai des difficultés (comme mon voisin ou la préfecture) mon logiciel en arrière-plan n’est pas aussi efficace qu’il pourrait l’être, et si je suis suffisamment vigilant, je me choppe moi-même en train de réagir à la situation, au lieu d’être dans la considération externe.

La considération externe ne peut avoir lieu que dans l’instant. Dans cette fugacité de l’instant, l’autre n’est pas aussi important que moi, mais il est plus important que moi (de même que la chose, ou le lieu). Selon moi, cela représente l’expression la plus exacte qu’il puisse exister de la valeur de base. Dans ce sens, elle ne peut pas se pratiquer, elle est simplement présente à un instant, ou elle ne l’est pas. C’est quelque chose qui traverse, sur laquelle je n’ai absolument aucun contrôle à part le fait que je peux, en amont, créer les conditions qui permettront à la considération externe de s’exprimer, avec l’aide du travail sur soi (vigilance, sincérité, travail pour éliminer la considération interne, etc.) A partir du moment où j’essaie de récupérer ou contrôler cette chose qui traverse, je tombe dans la considération interne.

La considération externe c’est porter son regard sur le visible extérieur, sur son environnement de l’instant dans la prise en compte de tout ce qui est là, de soi et des autres, et être juste dans l’ouverture de ce qui se présente dans l’instant, avec l’action d’être dans cette conscience du lien qui nous unit là, alors oui, c’est une expression de sa valeur de base en fonction du contexte, autant de penser à remettre du pécu dans le chiotte après avoir jeté le rouleau vide, que de reconnaître l’autre à travers « un certain savoir être » social, ou que dénoncer sans compassion le faux ressenti dans l’expression de l’autre, ou que partager la joie et la complicité de ce qui se vit ensemble dans le moment, juste être avec… et le manifester.

J’ai l’impression que la considération externe est là quand mon dialogue intérieur s’arrête, quand je ne le laisse pas s’exprimer.

Maurice Nicoll est l’auteur des « Commentaires psychologiques sur les enseignements de Gurdjieff et Ouspensky » (5 tomes). Dans le troisième livre, il y a des passages sur les 3 lignes du travail, et aussi sur la considération externe… Voici quelques extraits : page 898 : « Je vais vous donner une définition de la considération externe et sa signification. Il a été dit à une occasion dans les premiers Groupes que la considération externe signifie s’oublier soi-même et penser à ce que l’autre veut, et il a été ajouté que de cette manière deux résultats suivront. Le premier est que l’on peut aider, et le second est que l’on obtient de l’aide. Mais si vous pensez vraiment à la question en entier, vous verrez que tout Rappel de Soi authentique est de simplement vous oublier, votre moi ordinaire, vos petits « moi » négatifs, vos formes habituelles de considération interne, et tout le reste, et de sentir de façon certaine qu’un autre état de vous-même existe au-dessus de tout ce vacarme personnel qui a lieu toute la journée dans chacun de vous, avec lequel vous vous identifiez sans cesse, et quand le Travail dit que nous avons un « je » Réel au-dessus de nous, vous devez comprendre que cet acte, pour ainsi dire, de se séparer de sa Fausse Personnalité, délibérément, chaque jour à chaque moment, rend possible pour nous de nous mettre en contact avec les premières traces du « je » Réel qui est déjà là et qui est notre véritable objectif. » Une note sur la considération externe (page 1025). Nicoll : « Une question tout à fait naturelle a été posée à l’un des sous-groupes dans le cadre du dernier article : « Est-ce que la considération externe peut être entièrement dissociée de la considération interne ? » La considération externe est toujours consciente. Elle est anti-mécanique et exige un effort conscient. La considération interne est toujours mécanique et si facile – c’est-à-dire non consciente – mais comme le travail de la machine. Vous mettre consciemment dans la position d’une autre personne et vous voir en lui et lui en vous-même est un acte conscient exigeant un effort conscient. La considération interne va de soi et est mécanique. Simplement remonter le moral d’une personne qui est malheureuse est un comportement humain ordinaire et raisonnable, mais s’il est question de Travail – et ici la deuxième ligne de travail intervient- vous devez écouter la personne à l’intérieur et trouver la même chose en vous-même – c’est-à-dire refléter la personne en vous-même comme le ferait un miroir, trouver la même chose en vous-même et ne pas le dénier, et alors la personne va subir un changement d’état sans que vous n’ayez rien dit. Ne pas blâmer mais accepter et en faisant cela, vous faites de la place pour que l’autre personne puisse changer. Nous avons, dans la Deuxième Ligne, à faire place pour les autres. Ceci est tout à fait différent d’aider la personne dans le sens ordinaire, ce qui est tout simplement l’aveugle conduisant des aveugles. La considération externe demande d’écouter à l’intérieur et de trouver la même chose en vous-même – c’est-à-dire, si vous avez l’Error! Post not found for word:auto\-observation et la connaissance de soi suffisante. Vous ne pouvez pas influencer les autres si vous ne connaissez pas l’autre personne en vous-même. »

Nous sommes « privilégiés » de pouvoir vivre ce que l’on est, sans jugement, et un rappel permanent de vivre la considération externe, car qui se frotte à la considération interne se pique au rappel de la considération externe du « je réel » qui est déjà là, à travers l’écoute réelle de l’autre pour obtenir de l’aide en évitant les souffrances inutiles et accepter la souffrance nécessaire, seul tremplin pour connecter le Je réel qui est déjà là en soi-même. Je peux aussi partager un exemple concret vécu ces derniers jours dans le contexte de la prise en charge et le changement de situation de ma mère à travers la relation familiale : son changement d’état a provoqué bien sûr des réactions émotionnelles de part et d’autre, qui à mon sens étaient dépourvues de recul et de relativisation entre les effets secondaires des traitements pour la douleur qui provoquaient chez elle un « certain délire », avec des hallucinations visuelles, certes avec une baisse de son état général, et la réalité du pronostic vital annoncé. Les projections des uns et des autres et l’imaginaire de chacun selon leur considération interne ont provoqué, bien sûr, des situations relationnelles conflictuelles, notamment entre mon frère et ma sœur. La souffrance ressentie par ma sœur, à l’idée même de perdre ma mère, l’a plongée dans la fragilité de sa folie, et mon frère dans l’incompréhension de ses réactions et du sens à donner aux mots employés, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus se dominer, et tombe dans un état d’agitation de crise aiguë. Il a donc été nécessaire d’intervenir pour éviter le pire, la violence sur elle et sur l’autre, avec autorité pour éloigner mon frère et rester seule avec elle, bien que les deux étaient en souffrance, mais la priorité était d’apporter de l’aide à ma sœur avant tout, face à l’expression de dangerosité dans l’instant.
Et pour trouver l’aide à apporter, je ne pouvais que mettre de côté ce que je pouvais ressentir dans cette situation, de boucher mon nez pour ne pas sentir tous ces relents de puanteur, être dans l’oubli de moi-même et juste être à l’écoute de ce qui était nécessaire pour répondre aux besoins de l’instant. Je ne ressentais aucune compassion pour elle, dans le sens d’apitoiement, mais juste l’acceptation de sa souffrance, sans m’y associer, détachée même de toute souffrance comparative ou « reconnue », juste l’écoute de son besoin là, tout de suite, sans forcément tout comprendre, sans jugement, juste à l’écoute de ce qu’elle exprimait d’elle, dans un état « désidentifié » d’écoute d’ une « différence ressentie comme non séparatrice ». Des gestes de rapprochement physique se sont mis en action, pour la bercer dans mes bras, et la contenir avec douceur pour éviter ce qu’elle exprimait de son besoin de se lacérer le corps pour retrouver la réalité d’exister, de son agitation pour trouver un objet coupant, et de sa propre crainte de ne pas pouvoir canaliser ce ressenti de violence en elle…
Les mots venaient tout seuls, comme une berceuse, et c’est le mot « confusion », pour remplacer le mot folie en écho, qui a raisonné en elle, et a provoqué chez elle un soulagement, un oui qu’elle a reconnu dans l’incompréhension de sa propre folie face à l’incompréhension exprimée par l’autre de ses propos dont elle n’avait même plus le souvenir… elle a pu, alors, se détendre dans ce oui d’acceptation de confusion, et même si les dégâts étaient encore présents en elle, avec le questionnement et la culpabilité, elle a retrouvé une accalmie après la tempête, et les éclairs de l’orage dans son regard se sont transformés en une pluie fine qui coulait sur ses joues… Quelques huiles essentielles pour l’apaiser, et la laisser seule était devenu possible. Puis, mon frère, avec ses larmes d’incompréhension et de colère en lui, impuissant face à ce ressenti du poids des mots et de solitude profonde… Je ne pouvais que lui répéter de lâcher « le vouloir comprendre » pour juste accepter, accepter ce qui est, au-delà de nos différences, que l’amour pour notre mère était là sous toutes ses formes d’expression, et le rappel qu’elle, notre mère, le savait bien et que c’est de cet amour-là dont elle avait besoin en ce moment, avec chacun de nous au-delà de l’expression de nos différences, et qu’il ne servait à rien de comparer, mais de juste faire ce qu’il y avait à faire pour chacun de nous. Alors, oui, ça demande un « effort conscient » de ne pas « blâmer », d’accepter la souffrance de l’autre sans s’y associer, sans projections, sans comparaisons, en s’oubliant pour n’être qu’à l’écoute du besoin de l’autre, car seulement ce « je réel » qui est déjà là apporte l’aide de l’action « désidentifiée » de la non-séparation, sans aucune attente même de résultat dans la considération externe, et m’a apporté l’aide nécessaire à moi-même. Et moi avec moi-même, au-delà des projections des uns et des autres dans l’anticipation de ce qu’il faudrait mettre en place pour répondre à ses besoins, je reste à l’écoute de ses propres demandes dans le respect de sa dignité, au jour le jour… et sans rentrer dans les détails, elle retrouve une force de vie en elle qui lui fait goûter les plaisirs du « sucre » de la vie qui l’habite et lui donne les forces pour se retrouver en toute lucidité dans l’acceptation de ce que la vie lui offre à vivre, et pour l’instant elle est satisfaite des soins et de la considération qui lui est témoignée dans le centre de rééducation où elle est prise en charge actuellement, tout comme de notre présence à ses côtés à tour de rôle. Et j’ai pris la décision de m’éloigner quelques jours, rentrer chez moi et me ressourcer quelque peu de tout ce brouhaha familial, en attendant de devoir faire face au prochain épisode possible… voire soupçonné comme probable, lorsque la vie pointera la réalité de ce qui doit être accepté dans le réel de ce qu’elle décide.

J’avais un problème d’agressivité dans mes relations avec les autres, et je suis convaincu que c’est par l’écoute, sans blâme ni jugement mais avec acceptation et bienveillance, que cela s’est résolu. Et j’ai vraiment l’impression qu’il y avait une compréhension vécue dans l’instant (comme expliqué par Nicoll) et non pas intellectuelle et que toute la place m’était laissée pour m’exprimer et que c’est cela (entre autre) qui m’a permis de l’accepter et de le dépasser, en essayant de voir les choses sous l’angle de Nicoll, j’ai ressenti que cela s’est produit pour moi. Nicoll : « vous devez écouter la personne à l’intérieur et trouver la même chose en vous-même – c’est-à-dire refléter la personne en vous-même comme le ferait un miroir, trouver la même chose en vous-même et ne pas le dénier » et « ne pas blâmer mais accepter et en faisant cela, vous faites de la place pour que l’autre personne puisse changer. »

Gurdjieff : « L’opposé de la considération interne et ce qui est en partie, un moyen de lutte contre elle, est la considération externe. La considération externe est basée sur une approche entièrement différente envers les gens, leur compréhension et leurs besoins. Un homme en considération externe rend la vie plus facile pour les autres et pour lui-même. La considération externe exige une connaissance des hommes, une compréhension de leurs goûts, leurs habitudes et leurs préjugés. En même temps cela requiert un grand pouvoir sur soi et un grand contrôle de soi. Très souvent, l’homme désire sincèrement exprimer d’une façon ou d’une autre aux autres, ce qu’il pense vraiment d’eux ou ressent à leur propos. Et si celui-ci est un homme faible, il cédera évidemment à ce désir pour ensuite se justifier en affirmant qu’il ne voulait pas mentir, ne voulait pas être faux et qu’il voulait seulement être sincère. Puis il se convainc lui-même que c’est la faute de l’autre. Il voulait réellement le considérer, même lui donner la priorité, ne pas se quereller etc. Mais son interlocuteur ne voulait pas du tout tenir compte de sa volonté d’aider, de façon que rien ne pouvait être fait avec lui. Il arrive très souvent qu’un homme finisse par maudire ce qu’il avait voulu prêter au départ comme une faveur. Il commence par décider de ne pas en tenir compte et finit ensuite par blâmer les autres. Ceci est un exemple de la manière dont la considération externe se mute en considération interne. Mais si un homme pratique le rappel de soi, il comprend que l’autre est une machine telle qu’il l’est lui-même. Alors il va se mettre à sa place et envisager les choses depuis cette perspective, et il sera vraiment capable de comprendre et sentir ce que l’autre pense et ressent.
S’il peut le faire, son travail devient alors plus facile pour lui. Mais si il approche un homme sous le prisme de ses propres exigences, rien, exceptées de nouvelles considérations internes, ne pourront être obtenues. »

J’ai réalisé que je devais prendre une décision existentielle. Prendre la décision de me rendre disponible, d’être ouvert, attentif. Pour vivre dans l’inconnu. Ensuite, lorsque des occasions se présentent, je suis prêt et disponible pour répondre. Il en est de même pour la considération externe. Être disponible, vivre dans l’inconnu, de s’abandonner soi-même de sorte que je puisse prendre « la bonne action » au moment où l’occasion se présente pour l’autre. Cette métaphore sur la décision existentielle est venue à moi après mon dernier voyage : il y a un surfeur. Il a un but/intention de surfer sur une vague. La décision existentielle est d’aller à la mer et être sur l’eau (ouvert à l’opportunité) et de voir si une vague arrive. Vivre le travail. C’est cela. Il ne peut pas faire sortir une vague de la mer, peu importe son vouloir ou souhait. Il ne peut pas le faire. Peut-être qu’une vague vient (la grâce). La vague est à la fois l’occasion et le faire. Dans l’occasion il y a l’énergie pour le faire. La vague vient (opportunité) et il surfe sur la vague (faire). Mais le surfeur n’a fait ni l’un ni l’autre. Il s’est seulement rendu disponible (décision existentielle) à la vague (opportunité/faire). Ici il y a un peu de travail pour le surfeur : positionnement, la vitesse correspondante, etc. Mais s’il fait trop de travail il manquera la vague aussi. Effort sans effort. Peut-être qu’il prend la vague, peut-être qu’il ne la prend pas. Cela n’a pas d’importance par rapport à la décision existentielle. Si son but est le même, il va continuer à attendre. Tout ce qu’il peut faire est de se rendre disponible. S’il arrive à prendre la vague, ensuite il surfe sur la vague jusqu’au rivage (jusqu’à son intention ou but).